entre solstice et équinoxe (2010)

Le goût de la vie.

Amis,

Quel bel été, n'est-ce pas ?... on a refait à neuf la route de la Pitrerie, remonté les voiles que la tempête avait démâtées, Natacha a redonné au jardin quelques plantes neuves et de joyeuses couleurs, on a rentré en hâte nos assiettes déjà pleines sous la pluie qui battait soudain, allumé le feu, Loré a fait son cirque et salué bien bas, applaudissements. Tout ça en plus des chôzaphères dans lesquelles on était déjà, ce 21 juin au moment de boucler le Rapport !

Vouloir faire du Naturalisme en architecture ou de la culture biologique est bien plus compliqué que seulement construire ou cultiver, dans l'action on s'en est vite rendu compte ; la civilisation n'en est pas encore là. Mais on sait qu'il y eut, qu'il y a des pionniers, qu'on trouve beaucoup de résultats probants, et que toutes ces recherches et ces savoirs sont disponibles plutôt que planqués derrière brevets et secrets de fabrication. Après eux on peut travailler, s'accrocher dur, et peut-être avancer dans les directions de nos désirs : par exemple, habiter et se nourrir intelligemment ; et en faire profiter les autres aussi, des choses toutes simples, comme ça. 

L'architecture et l'agriculture sont des exemples : en fait c'est toute la Culture contemporaine qui fonctionne selon des principes bien différents de la culture classique. On n'en peut faire le tour, parce que les personnes qui l'animent ne forment pas un corps constitué. Elles s'organisent en coopératives, associations, réseaux ou tous autres systèmes dont les hiérarchies ne sont pas pyramidales ; l'argent pour elles est un moyen, pas une fin. Ça s'occupe de soigner les gens, d'instruire les enfants, de faire des films, des livres et toutes publications sur tous les sujets qui existent, etc. Ça ne sera jamais coté en Bourse et ça ne gagnera jamais les élections, on n'en trouve presque jamais dans la presse people – raisons pour lesquelles l'establishment ne s'en préoccupe guère. Et c'est tant mieux.

À bien y regarder on trouve que cette Culture-là en abat, du boulot !... et qu'à force, elle concerne des dizaines de millions de gens partout dans le monde. Serait-elle en train de jeter les bases d'une Civilisation plus adéquate aux enjeux d'avenir que notre post-post-post industrielle, emberlificotée dans ses sempiternels problèmes d'argent et de ressources fossiles – du côté des idées, surtout ?... 

Quand on n'a pas idée du monde tel qu'il sera dans dix ans, qu'apprendre à nos chers enfants ?... demandait quelqu'un. Que la vie a du goût, que la liberté est précieuse, des choses toutes simples, comme ça... Loré qui va fêter ses quatre ans dans quelques jours ne manque pas de ressources, pas tant fossiles celles-là, ni même de sens critique pour aborder la planète sur laquelle elle est née. Mieux vaut, car l'état des lieux n'est pas parfait, tant s'en faut...

Voilà, amis, comment on a passé l'été. Et vous ?

Guy Michaud, fondateur

Domaine la Pitrerie, 21 septembre 2010